Ivaha de voyage de Tahiti Ivaha de voyage de Tahiti

Pâris étudia en 1839 à Tahiti le seul et dernier exemplaire connu de cette pirogue, « en mauvais état et mal réparée, échouée près d’une passe ». Il restitua la forme des voiles d’après les dessins du premier voyage de James Cook (1728-1779).

Munie de deux plates-formes stabilisatrices et d’une double voile, elle représentait le type le plus perfectionné des pirogues de voyage de Tahiti. Elle était capable de longues traversées durant 2 ou 3 semaines, et servait aussi à la pêche.

Pâris étudia en 1839 à Tahiti le seul et dernier exemplaire connu de cette pirogue, « en mauvais état et mal réparée, échouée près d’une passe ». Il restitua la forme des voiles d’après les dessins du premier voyage de James Cook (1728-1779).

Munie de deux plates-formes stabilisatrices et d’une double voile, elle représentait le type le plus perfectionné des pirogues de voyage de Tahiti. Elle était capable de longues traversées durant 2 ou 3 semaines, et servait aussi à la pêche.

Pirogue de Tonga-Tabou, archipel des Tonga Pirogue de Tonga-Tabou, archipel des Tonga

Ce type de petite pirogue de pêche à balancier d’un emploi quotidien contraste avec les grandes pirogues, doubles ou à balancier, beaucoup plus élaborées et réservées aux élites ou à des usages très spécifiques (guerre, voyage). Monoxyles avec quelques éléments rapportés par couture, elles servaient à pêcher sur les bancs.

« Ces pirogues, peu solides, ne sont ni polies ni frottées d’huile et servent particulièrement à pêcher sur les bancs, où leur fond arrondi ne craint pas, comme celui des Tafahangas, d’être écorché par les pointes aiguës du corail […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ce type de petite pirogue de pêche à balancier d’un emploi quotidien contraste avec les grandes pirogues, doubles ou à balancier, beaucoup plus élaborées et réservées aux élites ou à des usages très spécifiques (guerre, voyage). Monoxyles avec quelques éléments rapportés par couture, elles servaient à pêcher sur les bancs.

« Ces pirogues, peu solides, ne sont ni polies ni frottées d’huile et servent particulièrement à pêcher sur les bancs, où leur fond arrondi ne craint pas, comme celui des Tafahangas, d’être écorché par les pointes aiguës du corail […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Grande pirogue de Dorey, Nouvelle-Guinée Grande pirogue de Dorey, Nouvelle-Guinée

Ce type de pirogue était en usage sur la côte de la péninsule de Manokwari, ou « Terre des Papous », à l’extrême nord-est de la Nouvelle-Guinée. Le balancier double et le mât tripode sont des caractères d’origine indonésienne et témoignent d’influences en provenance des archipels voisins des Moluques. Le symbolisme précis du décor de proue, qui représente des têtes, n’est pas élucidé. Il est peut-être à relier aux pratiques complexes entourant la « chasse aux têtes », qui faisait partie intégrante des rapports inter-tribaux dans la région.

« […] son avant est orné de planches très minces, grossièrement sculptées à jour et supportant des têtes de papous ornées de plumes ; la voile est accrochée à l’un des mâts au lieu d’être hissée avec une corde. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ce type de pirogue était en usage sur la côte de la péninsule de Manokwari, ou « Terre des Papous », à l’extrême nord-est de la Nouvelle-Guinée. Le balancier double et le mât tripode sont des caractères d’origine indonésienne et témoignent d’influences en provenance des archipels voisins des Moluques. Le symbolisme précis du décor de proue, qui représente des têtes, n’est pas élucidé. Il est peut-être à relier aux pratiques complexes entourant la « chasse aux têtes », qui faisait partie intégrante des rapports inter-tribaux dans la région.

« […] son avant est orné de planches très minces, grossièrement sculptées à jour et supportant des têtes de papous ornées de plumes ; la voile est accrochée à l’un des mâts au lieu d’être hissée avec une corde. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Grande pirogue du village de Manevaï, Vanikoro, îles Santa Cruz Grande pirogue du village de Manevaï, Vanikoro, îles Santa Cruz

Ces pirogues utilisées par des populations d’origine polynésienne servaient pour les voyages inter-îles. Monoxyles, elles étaient pratiquement insubmersibles, étant munies de longs couvercles encadrant un puits central (l’un des couvercles est manquant sur la maquette).

Celle-ci fut dessinée par Pâris alors que l’Astrolabe venait reconnaître le lieu du naufrage de Lapérouse, tout juste localisé à Vanikoro.

Des tepuke étaient encore en usage très récemment sur l’île Taumako, au nord de Vanikoro.

Ces pirogues utilisées par des populations d’origine polynésienne servaient pour les voyages inter-îles. Monoxyles, elles étaient pratiquement insubmersibles, étant munies de longs couvercles encadrant un puits central (l’un des couvercles est manquant sur la maquette).

Celle-ci fut dessinée par Pâris alors que l’Astrolabe venait reconnaître le lieu du naufrage de Lapérouse, tout juste localisé à Vanikoro.

Des tepuke étaient encore en usage très récemment sur l’île Taumako, au nord de Vanikoro.

Pirogue de la baie de Charaka (Nouvelle-Zélande) Pirogue de la baie de Charaka (Nouvelle-Zélande)

Ce type de pirogue monoxyle était utilisé pour la pêche en rivière ou en eaux calmes. Moins élaborées dans leur conception que les pirogues de guerre, elles ne comportaient pas de fargues surélevant la coque, ni de décor.

« C’est surtout dans les grandes pirogues de guerre que les Nouveaux Zélandais se plaisent à déployer tout leur luxe de sculpture […]. Mais ces belles embarcations deviennent tous les jours plus rares, surtout dans les ports que fréquentent les Européens, où l’on ne trouve que des troncs d’arbres creusés, comme celui de la baie Shouraki : le fond est garni de claies mal faites, reposant sur de longues baguettes fixées de chaque côté par des attaches passées dans des parties saillantes conservées dans le bois, et le manque de bancs force les naturels à s’asseoir sur ces claies, ce qui les gêne pour pagayer. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ce type de pirogue monoxyle était utilisé pour la pêche en rivière ou en eaux calmes. Moins élaborées dans leur conception que les pirogues de guerre, elles ne comportaient pas de fargues surélevant la coque, ni de décor.

« C’est surtout dans les grandes pirogues de guerre que les Nouveaux Zélandais se plaisent à déployer tout leur luxe de sculpture […]. Mais ces belles embarcations deviennent tous les jours plus rares, surtout dans les ports que fréquentent les Européens, où l’on ne trouve que des troncs d’arbres creusés, comme celui de la baie Shouraki : le fond est garni de claies mal faites, reposant sur de longues baguettes fixées de chaque côté par des attaches passées dans des parties saillantes conservées dans le bois, et le manque de bancs force les naturels à s’asseoir sur ces claies, ce qui les gêne pour pagayer. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue à balancier d’Honolulu, archipel d’Hawaii Pirogue à balancier d’Honolulu, archipel d’Hawaii

Cette pirogue marchait indifféremment à la voile ou à la pagaie. Celle que Pâris a documentée en 1839 ne présentait pas la voile hawaiienne traditionnelle, mais une voile européenne à livarde. Elle possédait néanmoins un balancier caractéristique d’Hawaii, dont le flotteur était largement arqué et relevé aux deux extrémités, ce qui entraînait une plus grande souplesse de marche qu’avec un flotteur droit.

« Le capitaine Cook rend une justice méritée au balancier des îles Hawaï, où l’on a compris qu’en lui donnant une courbure assez prononcée on établissait une espèce de compensation dans ses effets, puisque, n’enfonçant dans l’eau ou ne sortant que progressivement, il ne pèse ni ne résiste brusquement comme un balancier droit ; c’est aussi le seul pays où cet effet ait été un peu augmenté en faisant le balancier étroit au lieu de le faire rond. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Cette pirogue marchait indifféremment à la voile ou à la pagaie. Celle que Pâris a documentée en 1839 ne présentait pas la voile hawaiienne traditionnelle, mais une voile européenne à livarde. Elle possédait néanmoins un balancier caractéristique d’Hawaii, dont le flotteur était largement arqué et relevé aux deux extrémités, ce qui entraînait une plus grande souplesse de marche qu’avec un flotteur droit.

« Le capitaine Cook rend une justice méritée au balancier des îles Hawaï, où l’on a compris qu’en lui donnant une courbure assez prononcée on établissait une espèce de compensation dans ses effets, puisque, n’enfonçant dans l’eau ou ne sortant que progressivement, il ne pèse ni ne résiste brusquement comme un balancier droit ; c’est aussi le seul pays où cet effet ait été un peu augmenté en faisant le balancier étroit au lieu de le faire rond. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue à balancier de l’île Oualan (auj. Kosrae), archipel des Carolines Pirogue à balancier de l’île Oualan (auj. Kosrae), archipel des Carolines

Ce type de grande pirogue d’apparat d’une dizaine de mètres de long était utilisé par les élites de l’île Oualan, exclusivement dans les eaux calmes du lagon. Celle que Pâris a fait représenter possédait une coque d’une seule pièce surmontée d’éléments assemblés par coutures. Le système d’amarrage du balancier était particulièrement complexe. Sur la maquette, comme sur toutes celles réalisées en France sous la direction de Pâris, les coutures et ligatures en fibre de coco sont figurées par des cordages en coton.

« Les pirogues d’Oualan ne portent pas de voiles […] la coque est d’une seule pièce, et sa partie supérieure est un assemblage de fargues cousues très solidement, ainsi que les bouts terminés par un croissant. Le balancier et ses leviers sont fixés au moyen d’amarrages très ingénieux ; en creusant la pirogue on a soin de conserver deux barrots très épais, qui, en faisant corps avec elle, servent à consolider les parties latérales et à fixer les amarrages des leviers. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ce type de grande pirogue d’apparat d’une dizaine de mètres de long était utilisé par les élites de l’île Oualan, exclusivement dans les eaux calmes du lagon. Celle que Pâris a fait représenter possédait une coque d’une seule pièce surmontée d’éléments assemblés par coutures. Le système d’amarrage du balancier était particulièrement complexe. Sur la maquette, comme sur toutes celles réalisées en France sous la direction de Pâris, les coutures et ligatures en fibre de coco sont figurées par des cordages en coton.

« Les pirogues d’Oualan ne portent pas de voiles […] la coque est d’une seule pièce, et sa partie supérieure est un assemblage de fargues cousues très solidement, ainsi que les bouts terminés par un croissant. Le balancier et ses leviers sont fixés au moyen d’amarrages très ingénieux ; en creusant la pirogue on a soin de conserver deux barrots très épais, qui, en faisant corps avec elle, servent à consolider les parties latérales et à fixer les amarrages des leviers. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue à balancier des îles Kingsmill (auj. îles Gilbert) Pirogue à balancier des îles Kingsmill (auj. îles Gilbert)

Les îles Gilbert, qui se nommaient îles Kingsmill au début du XIXe siècle, se trouvent au sud-est de la Micronésie. Faute de ressources en bois suffisantes dans l’archipel, les coques des pirogues étaient constituées de plusieurs planches de bordages assemblées par des coutures en fibre de coco.

En Micronésie, on privilégiait pour le balancier un flotteur de petite taille, léger et éloigné de la coque, ce qui rendait plus facile l’équilibrage de la voile et permettait d’atteindre une plus grande vitesse de navigation.

Les îles Gilbert, qui se nommaient îles Kingsmill au début du XIXe siècle, se trouvent au sud-est de la Micronésie. Faute de ressources en bois suffisantes dans l’archipel, les coques des pirogues étaient constituées de plusieurs planches de bordages assemblées par des coutures en fibre de coco.

En Micronésie, on privilégiait pour le balancier un flotteur de petite taille, léger et éloigné de la coque, ce qui rendait plus facile l’équilibrage de la voile et permettait d’atteindre une plus grande vitesse de navigation.

Pirogue de Bonnibay (auj.Ponopé), archipel des Carolines Pirogue de Bonnibay (auj.Ponopé), archipel des Carolines

Cette pirogue à pagaie de l’île Ponopé, qui se trouve comme Kosrae dans la région orientale des îles Carolines, présentait un balancier beaucoup plus long que celui des pirogues du reste de l’archipel. Il s’agirait d’une caractéristique d’origine polynésienne. L’agencement élaboré des traverses, renforcées par des contreforts obliques, est à remarquer.

Cette pirogue à pagaie de l’île Ponopé, qui se trouve comme Kosrae dans la région orientale des îles Carolines, présentait un balancier beaucoup plus long que celui des pirogues du reste de l’archipel. Il s’agirait d’une caractéristique d’origine polynésienne. L’agencement élaboré des traverses, renforcées par des contreforts obliques, est à remarquer.

Pirogue à clin de l’île Buka, archipel des Salomon Pirogue à clin de l’île Buka, archipel des Salomon

Les pirogues de mer sans balancier en planches cousues étaient caractéristiques des Salomon. Elles étaient très variées, parfois magnifiquement ornées. Cette maquette représente un type simple et pratiquement sans ornement. Elle a été documentée sur l’île Buka, à l’extrême nord de l’archipel.

Les pirogues de mer sans balancier en planches cousues étaient caractéristiques des Salomon. Elles étaient très variées, parfois magnifiquement ornées. Cette maquette représente un type simple et pratiquement sans ornement. Elle a été documentée sur l’île Buka, à l’extrême nord de l’archipel.

Pirogue de Satawal (auj. Satawan, îles Mortlock), archipel des Carolines Pirogue de Satawal (auj. Satawan, îles Mortlock), archipel des Carolines

Ces petites pirogues à balancier pouvant atteindre 4,50 mètres de long étaient embarquées sur les praos de voyage pour leur servir de chaloupes. Comme les grands praos, elles étaient peintes en noir et rouge, spécificité des îles Carolines.

Ces petites pirogues à balancier pouvant atteindre 4,50 mètres de long étaient embarquées sur les praos de voyage pour leur servir de chaloupes. Comme les grands praos, elles étaient peintes en noir et rouge, spécificité des îles Carolines.

Pirogue de guerre de Wangari (Nouvelle-Zélande) Pirogue de guerre de Wangari (Nouvelle-Zélande)

Les Maoris de Nouvelle-Zélande vivaient « en petites tribus toujours en guerre entre elles », selon les termes de Pâris. Grâce aux ressources en arbres géants comme les kauris, les Maoris construisaient de grandes pirogues sans balancier pour divers usages.

Les pirogues de guerre emmenaient le chef de la tribu et ses guerriers lors de ses expéditions belliqueuses. Leur abondante ornementation sculptée à base de motifs d’entrelacs, parfois incrustés de nacre, témoignait de leur importance et de leur prestige.

Les Maoris de Nouvelle-Zélande vivaient « en petites tribus toujours en guerre entre elles », selon les termes de Pâris. Grâce aux ressources en arbres géants comme les kauris, les Maoris construisaient de grandes pirogues sans balancier pour divers usages.

Les pirogues de guerre emmenaient le chef de la tribu et ses guerriers lors de ses expéditions belliqueuses. Leur abondante ornementation sculptée à base de motifs d’entrelacs, parfois incrustés de nacre, témoignait de leur importance et de leur prestige.

Pirogue double de Nouvelle-Calédonie Pirogue double de Nouvelle-Calédonie

Ce type de pirogue double était en usage à la fin du XIXe siècle sur l’île des Pins et sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie. D’inspiration polynésienne dans sa forme (double coque et forme du gréement), elle présente cependant des caractéristiques locales : les deux pirogues qui la constituent sont monoxyles et de même taille, contrairement aux grandes pirogues des Tonga dont elle est probablement inspirée.

Ce type de pirogue double était en usage à la fin du XIXe siècle sur l’île des Pins et sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie. D’inspiration polynésienne dans sa forme (double coque et forme du gréement), elle présente cependant des caractéristiques locales : les deux pirogues qui la constituent sont monoxyles et de même taille, contrairement aux grandes pirogues des Tonga dont elle est probablement inspirée.

Pirogue double du roi O-Too, Tahiti Pirogue double du roi O-Too, Tahiti

Les pirogues doubles de guerre tahitiennes étaient très nombreuses à la fin du XVIIIe siècle, mais plus aucune ne subsistait en 1839 lors du passage de Pâris, aussi utilisa-t-il les plans de James Cook (1728-1779) pour faire réaliser cette maquette. Ces pirogues ne marchaient qu’à la pagaie. Celle-ci était propulsée par 144 pagayeurs, et 8 hommes étaient nécessaires pour la diriger. La plate-forme de combat reposait sur des piliers ornés de gravures et de peintures, et la poupe s’élevait à 8 mètres au-dessus de l’eau.

Les pirogues doubles de guerre tahitiennes étaient très nombreuses à la fin du XVIIIe siècle, mais plus aucune ne subsistait en 1839 lors du passage de Pâris, aussi utilisa-t-il les plans de James Cook (1728-1779) pour faire réaliser cette maquette. Ces pirogues ne marchaient qu’à la pagaie. Celle-ci était propulsée par 144 pagayeurs, et 8 hommes étaient nécessaires pour la diriger. La plate-forme de combat reposait sur des piliers ornés de gravures et de peintures, et la poupe s’élevait à 8 mètres au-dessus de l’eau.

Pirogue double du roi, Honolulu, archipel d’Hawaii Pirogue double du roi, Honolulu, archipel d’Hawaii

La pirogue à balancier apparaît comme très ancienne et sert aux voyages d’exploration. La pirogue à double coque se développa plus tard et intervint dans le Pacifique central et oriental. Sa capacité de charge fut utilisée lors des secondes phases des voyages de peuplement, pour l’installation sur les îles, en transportant les populations et les éléments nécessaires à leur survie.

« Les pirogues qui servaient jadis pour la guerre existent encore : elles sont doubles, et les deux corps, d’égale longueur, sont chacun d’une seule pièce de bois soigneusement polie et très mince […]. Les deux pirogues, très voisines l’unes de l’autre, ne doivent, par conséquent, pas avoir autant de désaccord dans leurs mouvements que les autres ; aussi elles fatiguent moins et sont meilleures à la voile […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

La pirogue à balancier apparaît comme très ancienne et sert aux voyages d’exploration. La pirogue à double coque se développa plus tard et intervint dans le Pacifique central et oriental. Sa capacité de charge fut utilisée lors des secondes phases des voyages de peuplement, pour l’installation sur les îles, en transportant les populations et les éléments nécessaires à leur survie.

« Les pirogues qui servaient jadis pour la guerre existent encore : elles sont doubles, et les deux corps, d’égale longueur, sont chacun d’une seule pièce de bois soigneusement polie et très mince […]. Les deux pirogues, très voisines l’unes de l’autre, ne doivent, par conséquent, pas avoir autant de désaccord dans leurs mouvements que les autres ; aussi elles fatiguent moins et sont meilleures à la voile […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue double des îles Tuamotu, archipel Pomotu Pirogue double des îles Tuamotu, archipel Pomotu

Ces pirogues doubles à voile mesurant jusqu’à 20 mètres de long étaient utilisées pour les échanges entre les îles Tuamotu et Tahiti, où elles apportaient huile de coco, nattes tressées et perles. Constituées de nombreuses planches finement et solidement ajustées entre elles par des ligatures et capables de parcourir des distances considérables par tous les temps, elles ont fait l’admiration des Européens. Elles possédaient la particularité de pouvoir naviguer dans les deux sens (amphidromie).

« Les habitants des Pô-Motou apportent ordinairement à Taïti de l’huile de coco des nattes, et surtout des perles, dont plusieurs de leurs îles abondent. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ces pirogues doubles à voile mesurant jusqu’à 20 mètres de long étaient utilisées pour les échanges entre les îles Tuamotu et Tahiti, où elles apportaient huile de coco, nattes tressées et perles. Constituées de nombreuses planches finement et solidement ajustées entre elles par des ligatures et capables de parcourir des distances considérables par tous les temps, elles ont fait l’admiration des Européens. Elles possédaient la particularité de pouvoir naviguer dans les deux sens (amphidromie).

« Les habitants des Pô-Motou apportent ordinairement à Taïti de l’huile de coco des nattes, et surtout des perles, dont plusieurs de leurs îles abondent. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue du Hâvre-Carteret, Nouvelle-Irlande, archipel Bismarck Pirogue du Hâvre-Carteret, Nouvelle-Irlande, archipel Bismarck

Pâris a fait une brève escale à la pointe sud de la Nouvelle-Irlande : il n’y a documenté que ce type de pirogue de mer à balancier, longue et très étroite, que l’on retrouvait aussi en Nouvelle-Bretagne, très proche. La coque peinte en blanc possédait une forme élégante, et se terminait par de hautes pointes recourbées servant de protection contre les vagues. Les pagaies étaient peintes de motifs aux couleurs vives. Les attaches du balancier se terminaient par des branchages, laissés entiers probablement pour des raisons esthétiques.

« Leurs pirogues, d’un travail très soigné, sont ce qu’ils font de plus remarquable […] formée d’une seule pièce étroite et creuse, travaillée avec soin […]. Tout le corps est soigneusement peint en blanc avec une sorte de chaux composée de coquilles brisées […]. Le balancier, léger et pointu à ses extrémités, est presque aussi long que la pirogue […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pâris a fait une brève escale à la pointe sud de la Nouvelle-Irlande : il n’y a documenté que ce type de pirogue de mer à balancier, longue et très étroite, que l’on retrouvait aussi en Nouvelle-Bretagne, très proche. La coque peinte en blanc possédait une forme élégante, et se terminait par de hautes pointes recourbées servant de protection contre les vagues. Les pagaies étaient peintes de motifs aux couleurs vives. Les attaches du balancier se terminaient par des branchages, laissés entiers probablement pour des raisons esthétiques.

« Leurs pirogues, d’un travail très soigné, sont ce qu’ils font de plus remarquable […] formée d’une seule pièce étroite et creuse, travaillée avec soin […]. Tout le corps est soigneusement peint en blanc avec une sorte de chaux composée de coquilles brisées […]. Le balancier, léger et pointu à ses extrémités, est presque aussi long que la pirogue […]. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue de Tikopia, îles Santa Cruz Pirogue de Tikopia, îles Santa Cruz

L’archipel des Santa-Cruz, auquel appartient l’île de Tikopia, fait partie de l’aire géographique mélanésienne mais se situe au carrefour des routes migratoires inter-océaniennes. Ainsi, Tikopia a été peuplée par des Polynésiens. Ses traditions, de même que la langue et la forme des pirogues en attestent. Ces petites pirogues à balancier étaient propulsées à la pagaie. Pâris indique qu’elles pouvaient être utilisées pour se rendre sur des îles éloignées, et qu’elles étaient alors munies d’une voile.

« L’île Tikopia, montueuse et peu étendue, paraît ne pouvoir nourrir que peu d’habitants, et nous fûmes étonnés de la trouver très peuplée. Quelques naturels se rendirent à bord de l’Astrolabe dans de petites pirogues dont le corps, d’une seule pièce, est exhaussé par une fargue unie au moyen d’attaches qui compriment une latte extérieure ; les extrémités sont couvertes de plaques courbes qu’unissent d’autres petites attaches ; celle de l’avant se termine par une partie plate relevée et ornée de perles sculptées ; les fargues sont réunies par deux pièces placées sur les plaques ou faisant corps avec elles : les leviers qui leur sont liés ont peu de longueur et tiennent au balancier par quatre piquets obliques. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

L’archipel des Santa-Cruz, auquel appartient l’île de Tikopia, fait partie de l’aire géographique mélanésienne mais se situe au carrefour des routes migratoires inter-océaniennes. Ainsi, Tikopia a été peuplée par des Polynésiens. Ses traditions, de même que la langue et la forme des pirogues en attestent. Ces petites pirogues à balancier étaient propulsées à la pagaie. Pâris indique qu’elles pouvaient être utilisées pour se rendre sur des îles éloignées, et qu’elles étaient alors munies d’une voile.

« L’île Tikopia, montueuse et peu étendue, paraît ne pouvoir nourrir que peu d’habitants, et nous fûmes étonnés de la trouver très peuplée. Quelques naturels se rendirent à bord de l’Astrolabe dans de petites pirogues dont le corps, d’une seule pièce, est exhaussé par une fargue unie au moyen d’attaches qui compriment une latte extérieure ; les extrémités sont couvertes de plaques courbes qu’unissent d’autres petites attaches ; celle de l’avant se termine par une partie plate relevée et ornée de perles sculptées ; les fargues sont réunies par deux pièces placées sur les plaques ou faisant corps avec elles : les leviers qui leur sont liés ont peu de longueur et tiennent au balancier par quatre piquets obliques. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Prao de Satawal (auj. Satawan, îles Mortlock), archipel des Carolines Prao de Satawal (auj. Satawan, îles Mortlock), archipel des Carolines

Ce type de pirogue de voyage, d’une longueur maximale de 14 mètres, était utilisé pour les échanges inter-îles. Pâris a observé celle-ci à l’île de Guam, à plus de 800 kilomètres de Satawal, son lieu d’origine. Légère, munie d’une grande voile lui permettant d’atteindre une vitesse importante et d’un balancier pour la stabilité, elle comportait deux plateformes opposées, destinées au transport des provisions ou à abriter l’équipage. La manœuvre du gouvernail, assez délicate, exigeait force et dextérité.

Ce type de pirogue de voyage, d’une longueur maximale de 14 mètres, était utilisé pour les échanges inter-îles. Pâris a observé celle-ci à l’île de Guam, à plus de 800 kilomètres de Satawal, son lieu d’origine. Légère, munie d’une grande voile lui permettant d’atteindre une vitesse importante et d’un balancier pour la stabilité, elle comportait deux plateformes opposées, destinées au transport des provisions ou à abriter l’équipage. La manœuvre du gouvernail, assez délicate, exigeait force et dextérité.

Prao de l’île Tinian, îles Mariannes Prao de l’île Tinian, îles Mariannes

Ce type de pirogue à balancier particulièrement rapide est à l’origine de la désignation « prao volant » inventée par les explorateurs européens dès le XVIe siècle, et également appliquée aux praos des îles Carolines. Au XIXe siècle, les persécutions menées par les colons Espagnols avaient déjà causé la disparition presque totale des Chamorros, ethnie autochtone des îles Mariannes, et de leurs praos. Aussi, Pâris s’est appuyé sur des sources du XVIIIe siècle pour faire réaliser cette maquette témoignant du haut degré d’accomplissement de ces populations dans le domaine nautique.

« Les îles Marianes, découvertes en 1521 par Magellan reçurent de lui le nom de Las Velas latinas, à cause des voiles des Pros qui lui rappelaient celles de la Méditerranée. […] ce fut enfin un jésuite qui les appela Marianes, du nom de dona Maria, dont la piété fut la principale cause de la conquête de cet archipel. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ce type de pirogue à balancier particulièrement rapide est à l’origine de la désignation « prao volant » inventée par les explorateurs européens dès le XVIe siècle, et également appliquée aux praos des îles Carolines. Au XIXe siècle, les persécutions menées par les colons Espagnols avaient déjà causé la disparition presque totale des Chamorros, ethnie autochtone des îles Mariannes, et de leurs praos. Aussi, Pâris s’est appuyé sur des sources du XVIIIe siècle pour faire réaliser cette maquette témoignant du haut degré d’accomplissement de ces populations dans le domaine nautique.

« Les îles Marianes, découvertes en 1521 par Magellan reçurent de lui le nom de Las Velas latinas, à cause des voiles des Pros qui lui rappelaient celles de la Méditerranée. […] ce fut enfin un jésuite qui les appela Marianes, du nom de dona Maria, dont la piété fut la principale cause de la conquête de cet archipel. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Pirogue à balancier de Tonga-Tabou, archipel des Tonga Pirogue à balancier de Tonga-Tabou, archipel des Tonga

Comme les grandes pirogues doubles, les Vaca des Tonga, pirogues de voyage à balancier, étaient originaires des îles Fidji, avec lesquelles existait un vaste réseau d’échanges. Mesurant jusqu’à 20 mètres de long, elles pouvaient naviguer dans un sens comme dans l’autre, particularité appelée amphidromie par les spécialistes. La lithographie d’après l’Essai de l’amiral Pâris représente un virement de bord : la voile est en cours de déplacement vers l’extrémité opposée afin que la pirogue puisse repartir dans l’autre sens.

« Dans l’île de Tonga-Tabou on parait préférer cette pirogue pour les longs voyages […]. Le balancier est uni à chacun des leviers au moyen de quatre tiges qui le percent et qui, en s’écartant, le maintiennent ; il est beaucoup moins gros qu’à bord des Pros carolins, et peut couler facilement lorsque la voile est masquée ; cette position est très dangereuse pour les Vacas, parce qu’il est impossible, à ceux qui les montent de se porter sous le vent, et que le mât appuyant sur la cabane doit l’abattre, se rompre, ou plutôt faire chavirer, si la voile qui est collée n’est aussi amenée. Aussi les naturels, paraissant beaucoup craindre cette position, cherchent à l’éviter en suivant soigneusement les moindres variations du vent, ce qui demande d’autant plus d’attention que, dès que la brise mollit, le bateau vient au lof par l’effet du balancier que la voile ne contrebalance plus autant. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Comme les grandes pirogues doubles, les Vaca des Tonga, pirogues de voyage à balancier, étaient originaires des îles Fidji, avec lesquelles existait un vaste réseau d’échanges. Mesurant jusqu’à 20 mètres de long, elles pouvaient naviguer dans un sens comme dans l’autre, particularité appelée amphidromie par les spécialistes. La lithographie d’après l’Essai de l’amiral Pâris représente un virement de bord : la voile est en cours de déplacement vers l’extrémité opposée afin que la pirogue puisse repartir dans l’autre sens.

« Dans l’île de Tonga-Tabou on parait préférer cette pirogue pour les longs voyages […]. Le balancier est uni à chacun des leviers au moyen de quatre tiges qui le percent et qui, en s’écartant, le maintiennent ; il est beaucoup moins gros qu’à bord des Pros carolins, et peut couler facilement lorsque la voile est masquée ; cette position est très dangereuse pour les Vacas, parce qu’il est impossible, à ceux qui les montent de se porter sous le vent, et que le mât appuyant sur la cabane doit l’abattre, se rompre, ou plutôt faire chavirer, si la voile qui est collée n’est aussi amenée. Aussi les naturels, paraissant beaucoup craindre cette position, cherchent à l’éviter en suivant soigneusement les moindres variations du vent, ce qui demande d’autant plus d’attention que, dès que la brise mollit, le bateau vient au lof par l’effet du balancier que la voile ne contrebalance plus autant. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)