Prao de Santiann, Anambas Prao de Santiann, Anambas

Beaucoup de bateaux d’Insulinde partageaient des traits hérités d’un patrimoine nautique commun, ils semblaient aussi subir l’influence d’autres cultures navales, si l’on en juge par leur morphologie métissée. La tradition navale de l’empire du Milieu n’était pas étrangère non plus aux voiles lattées des caboteurs de la laguna de Manille.

« Nous avons pu examiner avec soin les pirogues des Anambas, car l’une d’elles fut embarquée à bord de la Favorite avec les Malais qui nous servaient de pilotes : elle était large avec des fonds très plats et des extrémités aiguës à façon rentrante. Le bordage et la membrure étaient disposés à l’européenne. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Beaucoup de bateaux d’Insulinde partageaient des traits hérités d’un patrimoine nautique commun, ils semblaient aussi subir l’influence d’autres cultures navales, si l’on en juge par leur morphologie métissée. La tradition navale de l’empire du Milieu n’était pas étrangère non plus aux voiles lattées des caboteurs de la laguna de Manille.

« Nous avons pu examiner avec soin les pirogues des Anambas, car l’une d’elles fut embarquée à bord de la Favorite avec les Malais qui nous servaient de pilotes : elle était large avec des fonds très plats et des extrémités aiguës à façon rentrante. Le bordage et la membrure étaient disposés à l’européenne. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Bateau de charge de Batavia Bateau de charge de Batavia

Les constructeurs navals d’Insulinde ne limitaient pas leurs emprunts à l’Europe comme pourrait le faire croire le gréement du Prao d’Achem. Pâris dessina des bateaux malais aux voiles trapézoïdales, semblables à celles des bateaux arabes. Le métissage naval ne se traduisait pas seulement par l’emprunt de formes de gréement. Parfois, les constructeurs malais se conformaient aussi pour la coque à des modèles étrangers, tout en conservant des traits architecturaux propres à leur tradition.

« Le commerce de Batavia occasionne un batelage continuel pour le transport de nombreuses denrées que cette métropole des colonies hollandaises expédie par les navires européens. Ce service est fait par de grandes embarcations de construction très solide, auxquelles des formes plates permettent de traverser la barre, pour passer entre les longues jetées qui encaissent la rivière, et remonter les canaux qui pénètrent dans les diverses parties du quartier chinois, où se trouvent les magasins. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Les constructeurs navals d’Insulinde ne limitaient pas leurs emprunts à l’Europe comme pourrait le faire croire le gréement du Prao d’Achem. Pâris dessina des bateaux malais aux voiles trapézoïdales, semblables à celles des bateaux arabes. Le métissage naval ne se traduisait pas seulement par l’emprunt de formes de gréement. Parfois, les constructeurs malais se conformaient aussi pour la coque à des modèles étrangers, tout en conservant des traits architecturaux propres à leur tradition.

« Le commerce de Batavia occasionne un batelage continuel pour le transport de nombreuses denrées que cette métropole des colonies hollandaises expédie par les navires européens. Ce service est fait par de grandes embarcations de construction très solide, auxquelles des formes plates permettent de traverser la barre, pour passer entre les longues jetées qui encaissent la rivière, et remonter les canaux qui pénètrent dans les diverses parties du quartier chinois, où se trouvent les magasins. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Bateau de Singapour et de Malacca nommé Toucang Bateau de Singapour et de Malacca nommé Toucang

La plupart des voiliers observés par Pâris, à l’exception peut-être des pirogues et des bateaux monoxyles, témoignent du croisement de cultures navales multiples. Les aquarelles et les lithographies de François-Edmond Pâris font apparaître une forte influence européenne et chinoise sur les gréements des bateaux d’Insulinde.

« Les […] Toucang, très nombreux à Malacca et à Singapour, marchent bien à l’aviron et même à la voile, quoiqu’ils soient très volages ; leur bordage et leur membrure sont un peu lourds mais bien travaillés. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

La plupart des voiliers observés par Pâris, à l’exception peut-être des pirogues et des bateaux monoxyles, témoignent du croisement de cultures navales multiples. Les aquarelles et les lithographies de François-Edmond Pâris font apparaître une forte influence européenne et chinoise sur les gréements des bateaux d’Insulinde.

« Les […] Toucang, très nombreux à Malacca et à Singapour, marchent bien à l’aviron et même à la voile, quoiqu’ils soient très volages ; leur bordage et leur membrure sont un peu lourds mais bien travaillés. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Bateau pilote du détroit de Malacca Bateau pilote du détroit de Malacca

À l’époque de François-Edmond Pâris, les bateaux d’Insulinde semblaient avoir hérité plusieurs caractéristiques récurrentes de la tradition javanaise. Du détroit de Malacca aux Philippines, l’usage du double balancier semblait courant sur les petites embarcations. deux autres traits caractéristiques de cet univers nautique héritier du glorieux passé de Java : le système de gouverne et les mâts tripodes.

« La jolie petite île de Pinang, située à l’entrée du détroit de Malacca, a la réputation d‘être le séjour le plus sain et le plus agréable des mers de l’Inde. On y construit des bateaux légers, semblables aux bateaux européens, à cela près qu’ils n’ont pas de quille. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

À l’époque de François-Edmond Pâris, les bateaux d’Insulinde semblaient avoir hérité plusieurs caractéristiques récurrentes de la tradition javanaise. Du détroit de Malacca aux Philippines, l’usage du double balancier semblait courant sur les petites embarcations. deux autres traits caractéristiques de cet univers nautique héritier du glorieux passé de Java : le système de gouverne et les mâts tripodes.

« La jolie petite île de Pinang, située à l’entrée du détroit de Malacca, a la réputation d‘être le séjour le plus sain et le plus agréable des mers de l’Inde. On y construit des bateaux légers, semblables aux bateaux européens, à cela près qu’ils n’ont pas de quille. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Caboteur de la Laguna près de Manille Caboteur de la Laguna près de Manille

Ces caboteurs sont dotés d’un double balancier qui leur confère une grande stabilité, ce qui leur permet d’employer de grandes voiles, d’inspiration chinoise.

Ces caboteurs sont dotés d’un double balancier qui leur confère une grande stabilité, ce qui leur permet d’employer de grandes voiles, d’inspiration chinoise.

Machine à pêcher, Manille Machine à pêcher, Manille

Cette machine de Manille est établie sur un radeau de bambou. C’est un engin fonctionnellement comparable à un carrelet. Deux longs bras en bambou, actionnés par un levier et auxquels sont attachés deux bras du filet (les deux autres sont directement liés à l’embarcation), permettent de l’abaisser, puis de le relever un peu plus tard. On ramène le poisson pris sur le radeau au moyen d’une longue épuisette.

Cette machine de Manille est établie sur un radeau de bambou. C’est un engin fonctionnellement comparable à un carrelet. Deux longs bras en bambou, actionnés par un levier et auxquels sont attachés deux bras du filet (les deux autres sont directement liés à l’embarcation), permettent de l’abaisser, puis de le relever un peu plus tard. On ramène le poisson pris sur le radeau au moyen d’une longue épuisette.

Petite pirogue de Banyou-Wangui, Java Petite pirogue de Banyou-Wangui, Java

Cette petite embarcation monoxyle à la proue effilée en forme de taille-mer, équipée d’un double balancier, donne une idée des centaines de milliers de pirogues de ce genre qui circulent quotidiennement en Indonésie à l’époque de Pâris.

Cette petite embarcation monoxyle à la proue effilée en forme de taille-mer, équipée d’un double balancier, donne une idée des centaines de milliers de pirogues de ce genre qui circulent quotidiennement en Indonésie à l’époque de Pâris.

Pirogue à balancier double de Manado, Célèbes Pirogue à balancier double de Manado, Célèbes

L’usage du double balancier confère aux pirogues d’Insulinde à la fois vitesse et stabilité. Le flotteur opposé au côté d’où vient le vent (sous le vent) tend à s’enfoncer et travaille par sa flottabilité. Le flotteur au vent est soulevé et ne touche pas l’eau. Il contribue à l’équilibre par son poids, mais le rôle principal est joué par le flotteur sous le vent.

L’usage du double balancier confère aux pirogues d’Insulinde à la fois vitesse et stabilité. Le flotteur opposé au côté d’où vient le vent (sous le vent) tend à s’enfoncer et travaille par sa flottabilité. Le flotteur au vent est soulevé et ne touche pas l’eau. Il contribue à l’équilibre par son poids, mais le rôle principal est joué par le flotteur sous le vent.

Prao d’Achem Prao d’Achem

Ces bateaux dotés de coques malaises et d’un système de gouverne à deux gouvernails latéraux, sont pourtant équipés d’un gréement à l’européenne, qui n’est pas sans rappeler celui des chasse-marées.

« Sur la côte nord de Sumatra se trouve la ville d’Achem, qui est toujours restée indépendante et dont la domination s’étendait jadis sur la moitié de l’île. Elle arma plusieurs expéditions pour tenter de chasser les Portugais de Malacca. Il en sort aujourd’hui beaucoup de caboteurs. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Ces bateaux dotés de coques malaises et d’un système de gouverne à deux gouvernails latéraux, sont pourtant équipés d’un gréement à l’européenne, qui n’est pas sans rappeler celui des chasse-marées.

« Sur la côte nord de Sumatra se trouve la ville d’Achem, qui est toujours restée indépendante et dont la domination s’étendait jadis sur la moitié de l’île. Elle arma plusieurs expéditions pour tenter de chasser les Portugais de Malacca. Il en sort aujourd’hui beaucoup de caboteurs. »

François-Edmond PÂRIS (1806-1893)

Prao Mayang à un mât Prao Mayang à un mât

Sous cette appellation de prao-mayang, Pâris regroupe des voiliers de pêche et de cabotage, aux formes généreuses, qui transportent de fortes cargaisons. Ce type de bateau ne comporte généralement qu’un seul mât. Cette maquette a été collectée vers 1840 par le capitaine de frégate Jacquinot, commandant de la Zélée, lors d’un voyage dans le Pacifique et au pôle Sud.

Sous cette appellation de prao-mayang, Pâris regroupe des voiliers de pêche et de cabotage, aux formes généreuses, qui transportent de fortes cargaisons. Ce type de bateau ne comporte généralement qu’un seul mât. Cette maquette a été collectée vers 1840 par le capitaine de frégate Jacquinot, commandant de la Zélée, lors d’un voyage dans le Pacifique et au pôle Sud.